Le PLus Grand Commun Diviseur

Publié le par sonia

Ouat.jpgNombreux sont certainement ceux et celles à qui le PGCD rappellera des souvenirs à colorations diverses selon les expériences, mais il y a fort à parier que les plus douloureux soient les plus nombreux, tellement les maîtres de CM2 et les profs de 6ème peinaient à graver ce principe de mathématique dans les esprits d’adolescents alors trop encombrés et préoccupés par des expériences n’ayant rien à voir avec les trouvailles de Pythagore et ses copains! Et pourtant, la maîtresse avait bien raison d’insister, elle qui disait toujours : « Votre problème, c’est le PGCD ! » Elle ne croyait pas si bien dire.

 

La Côte d’Ivoire politique avant Ouattara

Aujourd’hui, les Ivoiriens aussi, à l’instar de ces élèves de CM2, ont un sérieux problème avec leur PGCD. La Côte d’Ivoire comme de nombreux pays Africains, a reçu dans les années 90 sa bouffée du vent de démocratisation qui a soufflé depuis les pays de l’Est. Le Pdci d’Houphouet Boigny a dû céder du terrain aux forces progressistes conduites par le FPI de Laurent Gbagbo dont l’opposition au mythique père de la nation n’a jamais pris la forme ni d’une insurrection, ni d’une guerre fratricide au point de diviser la nation si fragile. On a voulu le faire passer pour un belliqueux, violent et guerrier. On a même créé sur son dos une fausse rivalité entre bété et baoulé pour nuire à ses ambitions politiques, mais la mayonnaise n’a pas vraiment pris, sauf dans l’esprit de ceux dont l’adhésion au Pdci n’était fondée que sur le tribalisme. En ce temps là, la cohésion nationale ne souffrait aucunement, bien que le Pdci n’ait reculé devant aucun moyen pour casser l’opposition : faux complots, emprisonnements, bastonnades, répressions, expéditions punitives, musellement de la presse, intimidation, licenciements abusifs… La cohésion nationale a été préservée seulement parce que les Laurent Gbagbo et autres avaient une conscience élevée de la nation et de l’intérêt commun.

A force de persévérance et de sérénité, Le Fpi de Gbagbo a su s’imposer dans la conscience collective des Ivoiriens comme un challenger sérieux du Pdci de HB tout en faisant mentir ceux qui comme aujourd’hui voulaient lui donner les traits du bété palabreux qui va brûler tout le pays. Il n’en a rien été et il n’en est toujours rien. Gbagbo a combattu HB, la Côte d’Ivoire n’a pas été divisée. Il n’y a jamais été question de centre baoulé contre le centre-ouest bété. Il n’y a jamais eu de théorie d’exclusion des bété de la gestion de l’Etat. Il n’y a eu aucune entreprise subversive contre le régime Pdci, malgré le désaccord de Dakoury sur la question. Notons que ce dernier a finalement trouvé le cadre propice à la mise en œuvre de ses idées guerrière avec la rébellion. Laurent Gbagbo a contre vents et marrées, au péril de sa vie, préféré supporter les brimades à lui infligées par le Pdci, pour préserver la stabilité de la Côte d’Ivoire, son pays, plutôt que de recourir à la violence et aux armes dont l’issue aurait été comme aujourd’hui, la désintégration du tissu social et la désolation au sein du peuple. On peut le dire tout net : le Pdci avait alors créé toutes les conditions d’une guerre civile à laquelle la Côte d’Ivoire n’a échappé que parce que Laurent Gbagbo est resté constant dans son principe d’alternance du pouvoir par les urnes et rien que les urnes.

 

Ouattara crée la fracture au sein du Pdci.

Ensuite arrivent les temps des plans d’ajustement structurels, panacée prescrite et administrée à tous vents à nos Etat Africains par les usuriers internationaux. La Côte d’Ivoire aura droit à sa dose, et le Docteur de service n’était autre qu’un certain Alassane Dramane Ouattara, le même qui aujourd’hui s’appelle seulement Alassane Ouattara, le fils de Nabintou Cissé ou Nabintou Ouattara, l’Ivoirien d’origine Voltaïque ou le Voltaïque d’origine Ivoirienne (ça dépend des opportunités qui s’offrent à lui), celui qui veut devenir Président après avoir perdu l’élection. L’homme de toutes les contradictions. En devenant premier ministre dans un pays dont l’organisation constitutionnelle ne prévoit pas ce poste, Ouattara accentue la division qui minait le Pdci. Bédié, le dauphin constitutionnel sent son héritage menacé et se constitue un bloc rival. Il coiffe Ouattara au poteau à la course au pouvoir. Bédié au pouvoir reste sur la défensive et contraint Ouattara à l’exil.

 

Ouattara crée la fracture entre Ivoiriens

C’est alors que Ouattara lance sa bombe tribale et religieuse. Il choisi la stratégie du diviser pour mieux régner. Se réclamant du Nord et de la religion musulmane, il y fait quelques allusions à mots bien choisis. Il décide de profiter des mécontentements créés par l’Ivoirité de Bédié en tirant sur la fibre tribale. « On veut empêcher ma candidature parce que je suis du Nord et musulman », ou quelque chose dans le genre. Mais peu importe la formule exacte, le fait est que Ouattara a causé une fracture profonde dans la nation Ivoirienne en se présentant en martyr des ressortissants du Nord, un Nord dont on connait le sens aigue de la solidarité entre frères et co-religionaires. Une étincelle qui a mis le feu aux poudres. Avec l’aide des media internationaux qui raffolent de ce genre de feuilletons Africains, Ouattara multiplie brèches sur brèches dans le tissu social. Pourvu que cela serve sa cause. Il dit se battre contre « l’exclusion… », mais se garde bien d’ajouter « …du Nord » parce qu’il a su faire en sorte que la logique de ses déclarations antérieures donne à ses auditeurs assez d’éléments pour achever son idée. Ce sentiment de frustration, Ouattara l’a fait grandir dans l’esprit de nos frères du Nord, si bien que lorsqu’il a fait reprendre ce refrain à sa milice, c’est devenu un slogan de ralliement et de sympathie qui a ouvert les cœurs à ces rebelles devenus héros et libérateurs pour certains. Si aujourd’hui la rébellion occupe la moitié Nord du pays, c’est bien parce que là bas, ils ont été acceptés et adoptés. Même à Abobo, après l’exode massif des populations, la commune est encore peuplée de ceux qui ne se sont pas sentis inquiétés par les assaillants : essentiellement les ressortissants du Nord. Certains parmi ces habitants filtrent les entrées et sorties de certains quartiers d’Abobo en testant votre capacité à vous exprimer en langue Djoula et si vous avez le malheur d’être bété comme Gbagbo, vous êtes purement et simplement mis de côté pour un traitement particulier ! Et pourtant, ceux qui se disent exclus ont de tous temps, même aujourd’hui, été en Côte d’Ivoire, le groupe ayant le plus de ressortissants disséminés à travers les autres régions du pays. Chaque village a son djoulabougou, même à Gagnoa, région d’où est originaire Laurent Gbagbo, tout un quartier nommé Djoulabougou a été formé par une très forte communauté de ressortissants du Nord. Il n’y a aucun groupe qui ait été autant accepté et intégré dans les autres régions que ceux venus du Nord. En plus, ils détiennent le commerce dans la plupart de ces régions qui les ont accueillis.

 

Ouattara créé la fracture entre les Ivoiriens et la population immigrée.

Lui dont la nationalité Ivoirienne est déclarée « douteuse » par décision de justice se fait le porte-voix d’une certaine population immigrée pour laquelle l’obtention de la nationalité Ivoirienne constitue une garantie de préservation des nombreux avantages obtenus de leur séjour chez nous. Ouattara a instrumentalisé la question de l’immigration et de la propriété foncière en se présentant comme le champion de l’intégration. Pour cela, il a combattu à travers sa rébellion armée la loi sur le foncier rural dont les dispositions assuraient pourtant une protection de la terre Ivoirienne. Il a fait croire aux étrangers que le régime de Laurent Gbagbo était xénophobe et qu’il ne cherchait qu’à les déposséder de leurs biens. Ainsi, les Burkinabés et les maliens qui se trouvent être les plus nombreux parmi les propriétaires terriens immigrés sont entrés en conflit larvé puis ouvert avec leurs hôtes et avec l’Etat de Côte d’Ivoire en allant grossir les rangs de la rébellion armée. Et pourtant, le nouveau chantre de l’intégration est bien celui qui a institutionnalisé la division entre étrangers et nationaux avec sa carte de séjour !

 

Ouattara crée la fracture entre nations Africaines

Récemment, on a pu voir le natif de Dimbokro originaire de Kong ou de Gbéléban se proclamer Président de la Côte d’Ivoire selon un scénario des plus rocambolesques. Il a alors créé une situation sans précédent en Afrique, avec l’aide de ses copains néo colonialistes. Mais avec le temps, après les précipitations et les acquiescements moutonniers de certains Chefs d’Etats de la CEDEAO et de l’UA, l’Afrique digne s’est fait sa propre idée de la situation et a fait retentir un autre son de cloche. Aujourd’hui, de fait, les Etats Africains sont divisés sur la question de la crise Ivoirienne. Il y a d’un côté l’Afrique des négriers, caisse de résonnance de l’occident conduite par Wade et Compaoré, principaux soutiens de Ouattara, et de l’autre côté, l’Afrique digne anti néo colonialiste menée par L’Afrique du Sud et l’Angola qui soutiennent Laurent Gbagbo.

 

Ouattara crée la fracture entre musulmans

Dans sa folle course au pouvoir, Ouattara ne se donne aucune restriction, aucun interdit. Même la communauté musulmane à la quelle il prétend appartenir a récemment subit les foudres du PGCD Ouattara. A l’occasion de la dernière célébration de la fête de Maouloud, Ouattara pour donner un peu de contenu à son pouvoir virtuel a fait dire par le Cosim de Boikary Fofana que la date communiquée par le CNI de Koudous Idriss n’était pas la bonne, et que les musulmans devaient s’abstenir de la prendre en considération pour se soumettre à celle publiée par le décret de Ouattara. Pourtant, des musulmans ont bel et bien tenu compte de la date communiquée par le CNI et d’autres ont célébré le Maouloud le lendemain, selon les instructions de l’Iman Boikary Fofana en service au Golf Hôtel. Aujourd’hui, à cause de Ouattara, il y a deux communautés musulmanes en Côte d’Ivoire.

 

Ouattara a infecté toute la Côte d’Ivoire du virus de la division. Il a divisé les syndicats, divisé les centrales syndicales, divisé la classe politique, divisé autochtones et allogènes, divisé étrangers et nationaux, divisé les religieux, divisé les chefs traditionnels, divisé le Pdci, divisé les ONG, divisé les paysans, et cerise sur le gâteau, il a divisé la Côte d’Ivoire en deux avec sa rébellion armée. Au moment où les dernières lignes de cet article s’écrivent, on apprend que la commune d’Abobo est désormais divisée en deux parties contrôlées l’une par les Fds et l’autre par les rebelles à la solde de Ouattara qui est de toute évidence, le Plus Grand Commun Diviseur que la Côte d’Ivoire ait jamais eu.

 

C’était les nouvelles du pays

 

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