Bonne Arrivée Simone

Publié le par sonia

Simone est de retour à la maison. Après un si long séjour dans la case du vivre ensemble...forcé. Yako camarade. Yako. Ta foi inébranlable nous a vraiment facilité la tâche ici. Je n'imagine pas ce qu'auraient pu être les conséquences de ta capitulation et de ton renoncement. Disons safroulaye, comme ils disent là bas d'où tu viens. Vraiment, bonne arrivée, combattante.

Sinon, ici aussi on est là. C'est vous on attendait. Il parait de plus en plus que le vieux arrive aussi. Hum. La vie. Là ce qui me vient à l'esprit, c'est cette partie du chant zouglou qui parle de "viande qui a duré dans congélateur". Ils on essayé de mordre dedans et ils veulent nous faire croire que les dents tirées là ce sont des brèches !

Bon, ici à la maison,... je voulais te laisser te reposer avant de te donner les nouvelles, mais "ma bouche me démange trop". En fait ça me fait trop mal, Simone. Trop de bruits dans la maison. Bon, je vais parler. Simone, nous que tu vois là, qui sommes allés t'accueillir et venus te saluer à la maison ici, on nous appelle les GORs. Hum...ça veut dire Gbgagbo Ou Rien. Et puis les autres que tu n'as pas vus, nous on les appelle les AFFIDÉs.

Comme tu dois aller te reposer, je vais faire court. Nous les GORs, nous militons pour le maintien de Laurent Gbagbo au coeur de toute stratégie de lutte. Pour nous, il n'est pas seulement une icône, mais il demeure un ACTEUR plein de la vie du parti et de la vie politique nationale. Pas question d'envisager une démarche politique sans qu'il en soit la pièce maîtresse. En gros, c'est ça. Les frères AFFIDÉs, à la différence de nous, estiment que le temps est venu pour le parti, étant donné les circonstances, d'élaborer une stratégie de reconquête du pouvoir sans y impliquer Laurent Gbagbo. Ils se sont opposés à sa candidature à la présidence du parti et à tout ce qui devait s'en suivre. Ils on fait leur congrès, ils ont élu leur président. Affi. Nous aussi on a fait notre congrès, on a élu notre président. Sangaré.

Tu vois comme on t'insulte déjà parce que tu as encensé Sangaré non ? Mais ça c'est la version la plus gentille de nos échanges oh. Hum. C'est comme ça la maison est devenue. On s'insulte à longueur de journée. Chacun se moque de l'autre. On se traîne dans la boue. Et pendant qu'on faisait ça, le type a fait sa 3e République. Pendant qu'on se tirait dessus, il a verrouillé sa CEI, s'est fait re-élir haut les mains, il a fait son Parlement, maintenant il a son Sénat, et nous on continue de s'embrouiller. Travail, ils disent qu'ils en ont créé, mais nous on voit rien. Et c'est entre nous on se bat. Entre nous... L'argent, rien. C'est crédit seulement qui pleut sur nous, mais nous, on se bat entre nous seulement. Hum. FPI deh (Soupir). Même Bédié est fâché. Mais nous, on est entrain de se tirailler... Vraiment, Simone, ça me fait mal. C'est quel palabre on règle pas ?

Si c'est moi seule là, puisque chacun dit qu'il est majoritaire et légitime, on s'entend sur les modalités d'un scrutin interne qui va trancher de façon DÉMOCRATIQUE une bonne fois pour toute cette affaire ! On met en place une structure représentative des deux bords qui va nous conduire à un vote pour déterminer qui a la majorité. On détermine les conséquences pour chacun selon l'issu du vote. Le perdant fait humblement amende honorable et rentre dans les rangs, le vainqueur facilite humblement la réintégration du perdant selon des modalités qui restent à définir. Et puis on va avancer. 2020 là, c'est après demain oh... Et l'occasion est troooop favorable pour un ippon.

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